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SEBASTIEN 
"THE SHAKER"

      TREMBLAY

Remerciement spécial à:
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Relais de nuit et abandon - Partie 4

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Voici la fin du résumé du bol d’or.

Mon prochain relais allait en être un autre qui restera marqué dans ma mémoire. Il était environ 7h30pm. 15 minutes avant de prendre le guidon, il me fallait prendre une décision à savoir quelle visière de casque prendre, la teinté ou la claire. Le soleil se couche au alentour de 8h30pm ; je pris donc la décision d’y aller avec la teintée.

Fin prêt à partir, j’attends que Jonathan termine son relais pour que je puisse embarquer. Vers 7h50pm, il lui restait encore un tour, ça commencerait à être serré au niveau de la lumière vers la fin de mon relais, mais il était trop tard pour changer d’idée. Un coup l’échange de moto effectué, j’entreprenais la prochaine séance avec le soleil sur le point de se coucher.

Je ne vous dis pas les vues splendides que j’avais, et je me remerciais à ce moment d’avoir choisi la visière teintée. La lumière était éblouissante, il fallait parfois que je plisse les yeux pour voir ou je m’en allais. Un coup le soleil sous la montagne, on y voyait beaucoup mieux, mais un problème allait survenir, il me restait encore la moitié de mon relais. Plus les tours avançaient, moins j’y voyais. Les lumières autour de la piste se sont allumé ce qui me permettait de mieux discerner les points de repère, mais l’environnement autour commençait à disparaitre. A ce moment, j’avais hâte que ça se termine. Avec 3 tours restant, je commençais à faire quelques erreurs dues au manque de vision. Je termine tout de même mon relais sans trop ralentir.

Nous étions en train de rattraper le temps perdu, étant descendu jusqu’en 46ieme places à la suite de notre dernier incident, nous étions revenu dans les 35/40ieme places rapidement. Mon prochain relais allait être mon premier de nuit. J’allais rouler 45 minutes de suite dans la noirceur avec seulement quelques lampadaires (loin d’être comme le MotoGp au Quatar). Une fois embarqué sur la piste, on ne voyait que la piste, aucune barrière de sécurité, de bâtisse ou d’arbre n’était visible. Sur les 3 premiers tours, je me faisais surprendre dans une transition entre une courbe à gauche à fond de troisième, vers une droite en 2ieme pas très bien éclairée. L’environnement autour n’étant plus la, j’avais de la misère à savoir ou commencer à tourner. Par trois fois je manquais passer tout droit, mais je réussissais à continuer de regarder vers le point de corde et finissais ma courbe ; avec les fesses serrées, sans perdre trop de temps. Car l’environnement a beau avoir changé, on est toujours dans une course.

Durant cette session, une équipe EWC m’a dépassé comme une balle en milieu de ligne droite. Étant dans les environs de 300km/h vous pouvez vous imaginer la vitesse. Sans hésiter, je me place derrière lui pour gagner quelques km/h avec l’aspiration. À ma grande surprise, comme si un turbo venait de s’activer, la moto accélère et se place derrière sa machine. Je venais très certainement de dépasser mon record de vitesse de pointe. Mais ce n’était pas tout, au bout, il faut freiner ! Avec la moto devant qui me coupe le vent, je m’apprête à relâcher les gaz un peu avant mon point habituel (pour compenser pour la vitesse additionnelle). Je sors de la bulle, commence à freiner et je me rends compte à quel point nous allions vite, je n’ai eu aucune résistance du vent pour les 2 premières secondes. La moto devant moi s’approchait dangereusement. Nous avons tout de même fait le coin sans problème, mais j’allais me rappeler pour la prochaine fois qu’il faut que je fasse un peu plus attention à ce détail (disons pas trop anodin).

La moto allait relativement bien en virage, mais on commençait à déceler un problème avec la transmission. Elle avait de la misère à rétrograder entre la 3ieme et la 2ieme. Des fois le levier restait coincé en haut, il fallait donc donner un coup vers le bas pour passer la prochaine vitesse. D’autre fois la 2ieme vitesse passait, mais retombait en 3ieme dans les quelques secondes suivantes ou elle pouvait tout simplement refuser d’embarquer, ce qui provoquait un coup d’accélérateur (auto-blip) qui faisait déséquilibrer la moto. Avec une telle loterie au changement de vitesse, vous comprendrez que je ne pouvais attaquer à toutes les entrées de virages qui nécessitaient un retrogradage. Mon relais terminé, je rentre. Un coup arrivé dans les puits, je découvre que j’étais dans le top 10(entre 6 et 10) plus rapide sur la piste à pratiquement tous les tours. Considérant les pilotes présents au bol d’or et l’état de la moto, c’était tout un exploit. Mon frère, qui me suivait en ligne, me surnomma à partir de ce moment «The night rider».

Sur le relais de Johann, il y a eu un accident sur la piste. La voiture de sûreté a tourné longtemps. Malheureusement, Johann roula sur de l’huile qui c'était déversée sur la piste et tomba sur le premier coin à droite. Il fut capable de relever la moto et de retourner aux puits. Changement de pneus obligé et quelques réparations mineures, Johann retourna en piste. Nous avions à nouveau reprit du retard. Mon prochain relais allait se faire sans tracas ni excitation de plus que le simple fait d`être au Bol d’or.

Après le relais du pilote numéro un vers 4h30 du matin, Jonathan retournait en piste. Après quelques tours, tandis que j’étais en train de me reposer dans la roulotte, j’apprends que nous avons eu un autre souci avec la moto. Mais cette fois, il est beaucoup plus gros. Ma copine reçoit une communication, on me demande d’être prêt plus tôt et retourner au box. C’est alors que je découvre que la moto a libéré tout son huile dans la ligne droite du départ/arrivé. Par talent et par chance, Jonathan a su garder la moto sur deux roues. Les mécaniciens qui courent, les caméramans qui prennent toute la place, le team manager qui s’arrache les cheveux, ce n’était pas un des plus beaux moments de la course. Un coup le problème localisé, les mécaniciens travaillaient du mieux qu’il pouvait pour que la moto retourne en piste le plus vite possible. Un autre changement de pneu, car ils étaient pleins d’huile encore une fois, et hop la moto retourne en piste.

A partir de ce moment, 6:00am avec encore 9 heures de course à compléter, tout le monde se pose les fameuses questions... Allait-on avoir assez de pneus pour finir la course. Courions-nous le risque de faire rouler les pilotes à fond sur un moteur qui a roulé sans huile? Avoir été dans une bataille pour une bonne place au classement nous aurions continué, mais en 46ieme position le risque ne valait pas la récompense. Malgré tout les efforts mis en place, l’équipe prit la décision de s’arrêter. Les pannoteurs ont signalés à Jonathan de rentrer aux puits. La tristesse et déception de tous était palpable. La moto entra, les mécaniciens l’installèrent sur les stands et le silence fut. Quelques tapes dans le dos, quelques regards compatissant, une même fin de course comme on ne les souhaite pas. La fatigue n’aidant pas, plusieurs avait les larmes qui coulaient. Le travail ardu et le rêve venait de s`éteindre; jusqu’à la prochaine fois.

En me levant vers 1h, j’ai pu aller voir les dernières minutes de la course dans les tribunes avec des milliers de spectateurs. Avec la moto du GMT94 qui passe la ligne d’arrivé, l’énergie était au rendez-vous! En revenant dans les puits, nous commencions à remballer nos choses pour quitter vers la gare. Avant de partir, le gérant de l’équipe désirait me parler un peu. Connaitre mon ressenti face aux dernières 24 heures et comment j’ai aimé l’expérience. Il partagea avec moi son intérêt à me garder au sein de son équipe pour la prochaine manche soit les 24h du Mans.

Alors du coup, j’ai quitté le circuit du Castelet avec un bagage d’expérience énorme et une invitation pour la prochaine course d’endurance EWC!!!

Merci

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